1. Enfance

Portrait de Lisy

Disclamer : Les personnages, les lieux du Seigneur des Anneaux appartiennent au Sieur Tolkien. Lunaë, Eledhwen, Morgwath, sont issus de mon imagination fertile et très étrange.

NdA : Les oOoOo annoncent un fractionnement où les perso ont à peu près le même age, les sSsSs annoncent un fractionnement plus long (souvenirs) en effet certains personnages prennent 1000 ans ou plus en deux lignes.


1 Enfance

Courir, toujours courir. C'est ce qu'elle faisait depuis… deux semaines… trois… plus ? Elle ne savait même plus. Qu'importe, elle devait continuer, leur échapper. Depuis qu'elle était sortie du sentier et qu'elle s'était enfoncée dans la forêt, elle les avait distancés, mais elle se fatiguait beaucoup plus vite qu'eux. Elle avait passé les montagnes et continuait vers l'Ouest.

Perdue dans ses pensées, l'Elfe se prit les pieds dans une racine et grommela une expression très peu correcte. Amortir le choc. Se relever. Repartir. Elle sentit remuer dans son ventre, apparemment sa fille n'était pas contente. Elle devait continuer, elle n'était pas loin.

La Grande Forêt Verte était vraiment dense, ses Elfes la nommaient plutôt Mirkwood. Les pensées de l'Elfe allaient et venaient, elle repensait à ce qu'il s'était passé lorsqu'elle était entrée dans le domaine elfique.

Elle avait fait une grosse erreur en quittant la Lothlórien, elle était passée près de Dol Guldur. Elle avait senti sa présence mais trop tard : l'Ulairi l'avait reconnue et engageait déjà le combat près du Champ aux Iris. Heureusement pour elle ce n'était pas le Roi-Sorcier d'Angmar, mais l'autre avait pourtant bien réussi l'affaiblir, avant de lancer à sa poursuite une troupe d'orc et de gobelins. Elle était retournée dans la forêt afin de les semer. Ils devaient être furieux, eux les meilleurs pourchasseurs, la traquaient sans relâche depuis quelques jours. Tout à coup, un gobelin sortit de derrière un arbre en face d'elle.

– Saleté d'Elfe, on peut dire que tu nous as fait courir, mais on t'a eu !

Elle n'eut pas le temps de dégainer que toute la troupe l'avait encerclée.

Je veux parler au chef, dit-elle dans une langue bien connue de la troupe.

Depuis quand les belles dames elfes connaissent le parlé Noir ?

Qu'importe, répliqua-t-elle calmement, le disciple de Morgoth te tuera si tu oses ne serait-ce que me blesser.

Ce n'était pas totalement vrai, car il ne la voulait pas elle, mais sa fille. Les yeux des serviteurs du Mordor se firent inquiets, chacun regardait l'autre, visiblement égaré : la jeune fille leur disait-elle la vérité ? L'Elfe avait réussi à semer le doute dans leurs esprits, et ils n'étaient pas au bout de leurs surprises.

Pourquoi le Seigneur Noir s'intéresserait-il à une simple Elfe ? A part pour…

Il eut un sourire mauvais et d'un coup, toute la troupe se mit à rire. Les visages se firent plus laid que jamais, le sourire leur déformait les traits, montrant des bouches baveuses, des dents noires. Un simple mouvement de tête suffit à les faire cesser. Ils reprirent tout de suite leurs visages hideux, leurs yeux injectés de sang. L'Elfe devait se préparer, une fois qu'ils sauraient, elle n'aurait que quelques secondes pour s'échapper.

Je ne suis pas n'importe quelle Elfe, je me nomme Eledhwen.

Elle ne s'était pas trompée, on la connaissait aussi par le nom que lui avait donné sa mère. Profitant de la surprise, elle tenta de s'enfuir mais elle fut clouée sur place par des douleurs au bas-ventre.

Non pas maintenant, supplia-t-elle.

Le chef repris ses esprits et avança d'un pas lent vers l'Elfe, amusé de la situation. Celle qui leur avait échappé pendant des jours se retrouvaient dans l'incapacité de s'enfuir par la faute de sa propre progéniture. Il la prit à la gorge, la douleur de l'Elfe s'intensifia.

Rien à faire de l'Œil ! Pour toi, il ne me tuera pas, susurra l'orc dans l'oreille d'Eledhwen.

Pour ma fille, apprêtes-toi à souffrir atrocement, pendant très longtemps.

L'orc réfléchit un instant, la possibilité de la torture ne le tentait pas trop.

Si je ne me trompe pas, tu ne devrais pas tarder à accoucher. Je vais précipiter sa venue au monde et te tuer en même temps, le Seigneur du Mordor me félicitera pour avoir régler deux problèmes d'un coup.

Eledhwen demeura interdite, elle ne pensait pas que sa fille avait tant d'importance, il y avait quelque chose qu'elle ignorait, qui l'avait poussée à s'enfuir de la Lothlórien, et que Sauron redoutait. L'orc abattit son poignard sur le ventre de l'Elfe agenouillée. Mais son geste fut suspendu et il s'écroula en arrière, les autres réagirent tout de suite tentant de localiser l'invisible et silencieux ennemi qui abattait les orcs et les gobelins les uns après les autres. Eledhwen, dans un état semi-comateux, observait le corps, dans sa poitrine protégée d'une épaisse cuirasse noire était fichée une flèche aux ailes rouges : la marque des Elfes du Roi Thranduil.

oOoOo

Au cœur de la forêt de Mirkwood, la citée argentée des Elfes était cachée et bien protégée par ses gardes aux yeux d'aigles. En cette demeure du Roi Thranduil, la nature et les murs semblaient en totale osmose. Le palais s'étendait en longueur comme en hauteur.

Au dernier étage se trouvait l'immense bibliothèque, on y trouvait tous les ouvrages d'auteur connus ou non. Vieux livres aux milles pages jaunies par le temps, datant du début d'Arda ou petit poème du jour même. Il fallait être un Elfe pour avoir l'honneur et le temps de lire chaque livre. Dans le même couloir se trouvait la salle de musique et la salle du conseil.

Comme tous les jours, le conseil du Roi avait lieu, on y parlait de la victoire récente (pour les Elfes ) sur Sauron, de sa prise de Dol Guldur… Mais le roi Thranduil semblait ailleurs, on devait bientôt venir lui annoncer que…

– Roi Thranduil !

L'Elfe se leva d'un bond, tremblant.

– C'est Nimraë ?

– Non, Seigneur, ce n'est pas votre femme. La patrouille revient, ils ont abattu une escouade d'orcs.

– Plus tard, fit le roi excédé, j'ai bien d'autres soucis.

– Mais, Roi, ils ont capturé une elfe, elle est très faible et désire audience.

Le roi des Elfes accepta et fit sortir le conseil. Ce fut une Elfe enceinte mais maigre, couverte de bleus et exténuée qui se présenta devant lui. Malgré cela elle avançait avec un port de tête majestueux, vieille habitude qu'elle n'avait jamais réussie à effacer.

– Je suis désolée de vous importuner Roi Thranduil, dit elle en s'inclinant, j'ai été poursuivie, je vous demande humblement aide et assistance.

Il l'invita à s'asseoir ce qu'elle accepta avec joie.

– Je viens de la part de Galadriel qui à eut vent de la naissance prochaine de votre fils et elle voulait que j'assiste votre femme Nimraë.

Elle lui expliqua ensuite très vaguement ses aventures dans la forêt : elle s'était retrouvée, face à des orcs qui l'avaient prise en chasse jusqu'à ce que les Elfes la sauvent. Le Roi se doutait qu'Eledhwen avait omis quelques passages mais pour l'instant, une seule question lui brûlait les lèvres. Elle lui répondit avant même qu'il l'eut posée.

– J'ai beaucoup voyagé, c'est sans doute pour cela que vous m'avez déjà vu, ou alors vous reconnaissez en moi ma mère…

Ses paroles s'éteignirent dans un gémissement, elle se crispa de douleur.

On la conduisit au chevet de Nimraë qui était déjà en plein travail. Eledhwen se calma et fit sortir tout le monde : la mère et l'enfant avaient besoin de tranquillité. La sueur perlait sur le front blanc de la Reine, la douleur était si forte qu'elle n'avait plus la force d'aider son fils à sortir. Eledhwen oublia sa douleur et passa sa main dans les cheveux d'or de Nimraë qui sentit la douleur s'évanouir et dans un dernier effort, mis son fils au monde.

Après avoir lavé le nouveau-né, Eledhwen le déposa dans les bras de sa mère et sortit demander à quelqu'un de prévenir Thranduil de la venue au monde de son fils : Legolas.

Eledhwen retourna vers le nouveau-né que Nimraë lui tendit, elle le prit dans ses bras. Au contact du ventre, le petit être blond se mit à pleurer. Eledhwen ressenti simultanément des coups dans son ventre et les contractions devinrent de plus en plus douloureuses. Les rôles des deux Elfes s'inversèrent et Nimraë eut toutes les peines du monde à allonger Eledhwen. Les yeux bleus de Legolas étaient emplis de larmes et ses cris ne faisaient qu'accentuer la souffrance de la future maman. Eledhwen avait lutté de toutes ses forces contre la magie qui voulait s'exprimer et qui eut le dessus. La pièce s'emplit tout à coup d'un nuage argenté, venant d'Eledhwen, il allait et venait, d'une personne à l'autre, apaisant les souffrances et les craintes. C'est dans cette ambiance magique que naquit La Lune des Etoiles : Lunaë Ithildin, l'Elfe aux origines mystérieuses.

On la déposa à côté de Legolas, le nuage de magie forma un cercle autour d'eux, scellant à jamais leurs liens dans la magie. Puis la magie se condensa en une petite boule extrêmement lumineuse et se glissa dans le corps de Lunaë.

Eledhwen savait ce qu'il se passait, sa mère avait vu la même chose à sa naissance, la jeune Elfe avait juste peur de ce qui allait suivre. Après la disparition de la lumière blanche, il y eut un léger moment d'ombre durant lequel une autre boule, plus petite et noire se précipita sur la petite Elfe. Sa mère, trop faible, ne put empêcher ce qu'elle pensait être une catastrophe, elle seule la vit. Sa peur était donc fondée, mais elle ferait tout que sa fille ne suive pas sa trace.

oOoOo

Dix ans passèrent, et l'amitié des deux jeunes Elfes s'accroissait de jour en jour, ils étaient presque inséparables. Lunaë passait sa matinée, seule avec sa mère, elle apprenait la magie, l'utilité de certaines plantes, et toutes les langues de la Terre du Milieu. L'après-midi, la petite Elfe le passait avec Legolas et Nimraë. Ils apprenaient à développer leurs sensà écouter le chant des oiseaux et des arbres. Cet après midi-là, Nimraë faisait découvrir l'utilité de certaines plantes à la jeune Elfe.

– Que peux-tu me dire sur cette plante Lunaë ?

Elle lui montrait une plante grasse aux petites fleurs blanches. La petite l'examina attentivement puis saisit une feuille et l'écrasa dans le creux de sa main.

– C'est une mauvaise herbe, mais elle à un grand pouvoir curatif.

– C'est l'Athélas, la Feuille des Rois, compléta Legolas, très utile contre les poisons…. Comment as-tu deviné Lou ?

– Je l'ai sentit, lui répondit-elle d'un sourire malicieux, c'est une odeur saine qui s'en dégage.

Nimraë félicita les deux élèves et leur permit d'aller prendre un goûter. Tandis que les enfants s'enfuyaient des jardins vers le palais, l'Elfe se levait pour accueillir un voyageur qu'elle connaissait bien. Les deux jeunes Elfes étaient si occupés que Legolas bouscula un Elfe qui entrait dans les jardins avant que Lunaë ait le temps de le prévenir. Legolas reparti sans même s'excuser. Lunaë fixa le nouveau venu : c'était un Elfe brun qui paraissait avoir beaucoup vécut, il inspirait le respect et dégageait une grande sagesse et de la magie.

–Legolas, vient immédiatement t'excuser, s'indigna Nimraë.

– Ce n'est pas grave, répondit l'Elfe brun, se ne sont que des enfants…

Sa voix mourut tandis qu'il se tourna lentement vers Lunaë, qui l'avait "appelé".

> Je m'excuse Seigneur, du manque de courtoisie de mon camarade, lança-t-elle.

> Mais ta courtoisie pardonne sans nul doute la sienne, répondit l'Elfe brun, agréablement étonné.

Elle s'inclina et repartit d'un pas majestueux en direction de son ami qui piaffait d'impatience. Le regard du voyageur détaillait chaque mouvement de la jeune Elfe, visiblement très surprit de leur "conversation" et du fait que cette fille portait un pantalon.

– C'est Lunaë, la fille d'Eledhwen, elle et Legolas trouvaient ses robes " immondes et pas du tout pratiques " lui expliqua Nimraë, Tu as l'air vraiment impressionné Elrond, elle t'a "parlé" par télépathie ?

– Oui…Mais je croyais que la fille d'Eledhwen avait dix ans, elle en fait bien moins !

– C'est un des mystères que lui a légué sa mère.

oOoOo

Le lendemain marquerait à jamais la vie des deux amis et de leurs parents. C'était la première fois que Legolas assistait aux cours de magie de son amie, et cette présence avait tendance à déconcentrer Lunaë.

Lunaë, je te prie de te concentrer un peu, ce n'est pas un exercice si difficile, lui fit remarquer sa mère.

Legolas, voyant le trouble de son amie proposa de s'en aller. Eledhwen refusa, Lunaë devait apprendre à se détacher du contexte afin de se concentrer et réussir.

La jeune Elfe inspira un bon coup et recommença, toutes ses pensées étaient dirigés vers la pierre qui s'éleva et avança vers elle.

Tu vois quand tu v...

> Eledhwen, c'est Elrond. Une patrouille vient d'être attaquée nous avons besoin de vous. Mais ne laissez pas le prince seul, je sens un danger près de vous.

La pierre tomba sèchement sur l'herbe.

Nous allons avec Nimraë, dit Lunaë qui avait aussi entendu le message.

Eledhwen s'élança vers le palais tandis que Lunaë tirait Legolas qui ne comprenait pas

– Vite, pressa la fillette, c'est dangereux ici…

Ils sortaient de la forêt quand Lunaë entendit un bruit. Elle eut juste le temps de plaquer Legolas à terre. Elle se releva souple et rapide et jeta un coup d'œil à son ami, il n'avait rien et elle n'avait qu'une légère éraflure au cou. L'orc qui avait tiré la flèche se précipita sur eux, il fut aussi surprit par le fait qu'une fillette protégeait le prince cadet que par le couteau qui se ficha dans son cœur. La dernière chose qu'il vit fut le regard froid de la fillette qui l'avait tué. Legolas n'osa rien dire et resta derrière son amie qu'il ne reconnaissait plus.

Un Nazgûl apparut, sortit de nulle part, vêtu de noir, son front était orné d'une couronne noire et son cou d'un morceau d'ambre à l'intérieur duquel était emprisonnée une fleur d'Athélas noire.

– Ecarte-toi petite sotte ! Ne te met pas entre un Nazgûl et sa proie.

– Je suis chargée de la protection du Prince et je ne vous laisserais pas passer.

Le nouveau venu fût surpris : Cette promptitude à répondre, cet air insolent et majestueux à la fois, ce ton net, sans peur… Cela lui rappelait étrangement quelqu'un. Son regard se posa sur le cadavre encore chaud de son sbire, il voulut attraper le couteau mais une décharge le dissuada. Il jeta un œil à Lunaë : il filet de sang s'échappait de son cou et tachait sa tunique verte. De cette blessure quelque chose s'insinuait en elle, un poison... mais elle devait faire face, ne pas se laisser distraire, elle pourrait se guérir toute seule plus tard. Il fit un pas. Vive comme l'éclair, l'Elfe lança sur le Nazgûl une boule d'énergie. Il recula sous le choc.

– Impressionnant ! Comment ce fait-il qu'une Elfe, de plus si jeune, sache faire de la magie ?

Elle ne répondit pas, s'apprêtant à parer toute attaque.

– Tu ne réponds pas ? Je vais donc voir par moi-même.

A ces mots, Lunaë créa une barrière magique ce qui lui permit de résister à l'attaque mentale du Nazgûl mais pas à celle du poison. Sous l'effet de la magie noire, il agissait plus vite et Lunaë ne tarda pas à s'écrouler, tiraillée par la douleur.

Le bouclier de la jeune Elfe s'était activé, la même lueur qu'à sa naissance entourait à présent les enfants dans une bulle protectrice ; mais à l'intérieur de Lunaë un autre pouvoir se développait : Encouragé par le poison, la petite boule noire qui avait presque disparut au fil des ans, s'étirait, mince halo sombre qui remplaçait petit à petit la bulle blanche.

Legolas essayait en vain de soigner son amie mais ne pouvait passer la défense noire, ni sortir de la blanche.

Le serviteur de n'Anneau posa sa main gantée de fer sur la bulle, le halo était attiré par cette main, il se frayait un passage pour rejoindre le pouvoir de son maître. Lunaë faisait tout pour l'empêcher, elle sentait le pouvoir de son ennemi mais était trop faible ; elle ne pouvait que fermer son esprit et celui de Legolas et laisser faire le temps.

Le mince filet noir se rapprochait de plus en plus de la main du Nazgûl, il allait enfin savoir qui se dressait contre lui. Il poussa son cri strident tout en s'écartant de la bulle : une flèche était fichée dans sa main

Laisse-les ! ordonna Eledhwen

Sans prendre la peine de regarder la tireuse, le Nazgûl retira la flèche. C'était la première fois qu'il sentait une arme capable de le tuer. La pointe était blanche et luisait comme les étoiles.

Belle pointe, remarqua-t-il, de ton invention je suppose ?

Les autres aussi je te signale.

Comme celle que j'ai tirée sur la petite ?

Eledhwen lança un regard inquiet vers sa fille. Le serviteur noir se mit à rire, cela ressemblait au doux grincement d'une armure rouillé.

Alors comme ça elle est née, je n'aurais jamais cru que tu oserais t'opposer à sa destinée, aux projets de Sauron... 'wen ?

Ne m'appelle pas comme ça Morgwath... Qu'a-t-elle de... de si précieux à ses yeux... Pourquoi Sauron veut me prendre ma fille... Elle est trop jeune pour être formée comme tu l'as été... Ce serait trop dangereux... Et en plus c'est une fille...

Eledhwen avait dit cette dernière phrase avec une pointe de malice. Le Nazgûl se remis à rire, tout en expliquant à l'Elfe.

La bulle protectrice était proportionnelle à ses pouvoirs et il n'en avait jamais vu d'aussi grande, d'aussi puissante. Toute cette magie… cette petite Elfe pouvait faire la différence lors de la lutte finale.

En plus, continua-t-il, elle n'a pas finit de grandir, qui sait jusqu'à quel point elle sera puissante... Mais dis-moi, qui est son père ?

Un Istari.

Quoi ! Un mage ! Comment as-tu... avant, tu...

Avant ce n'était pas moi ! hurla Eledhwen, Je suis "la jeune fille des étoiles" a présent.

La garde apparut, menée par Thranduil, Elrond et Nimraë.

– Le Roi-Sorcier d'Angmar, dit Elrond manquant de s'étouffer de surprise.

Le Nazgûl ignora totalement la remarque fausse du Demi Elfe et continua sa conversation.

Eledhwen ! N'oublie pas que si le noir atteint la moitié, elle nous appartiendra.

Jamais ! Lunaë n'appartient à personne et surtout pas à Sauron.

Le serviteur noir disparut dans un éclair. Elrond s'approcha d'Eledhwen plein de reproche et visiblement en colère : Eledhwen leur avait caché qu'elle connaissait le parlé du Mordor.

– Toute langue est bonne à connaître, rétorqua-t-elle.

– Pourquoi ne pas nous avoir dit que Lunaë était si fragile !

– Fragile ? Ma fille ! Si elle n'avait pas déclenché son bouclier, le prince serait entre les mains de Sauron !

– Mais… C'est impossible, remarqua Nimraë, Sauron à été détruit.

Il y eut un silence uniquement brisé par le souffle rauque de Lunaë.

– L'anneau à survécut donc l'esprit de Sauron aussi ! dit Eledhwen.

Tout le monde s'agita. Sauron, vivant, cela expliquerait bien des choses...

– Comment savez vous que l'anneau à survécut, demanda Elrond.

– Je... je ne peux vous répondre sans vous mettre en danger.

Pendant ce temps Lunaë, qui avait compris l'avertissement de Morgwath et qui se sentait faiblir, demanda d'une voix faible une plante à Legolas. Le jeune Elfe fut surprit, la plante n'avait aucun pouvoir guérisseur.

A ce moment, Eledhwen jeta un coup d'œil sur sa fille. La boule noire atteignait presque la moitié de l'autre. Elle la vit se saisir d'une plante aux feuilles rouges, elle hurla. La petite pressa la plante et fit tomber le liquide sur sa plaie. Aussitôt la barrière disparut, Legolas courut se jeter dans les bras de ses parents. Ils se tournèrent tous vers Lunaë. Ses yeux étaient clos, sa peau pâle comme la mort. Eledhwen saisit la main glacée de sa fille et déposa sans grand espoir une poudre blanche sur la blessure au cou.

Quelques instants plus tard, la poitrine se soulevait de nouveau, les yeux s'ouvrirent.

L'Elfe enlaça sa fille et pleura, la survie de Lunaë était miraculeuse ; Morgwath avait raison.

oOoOo

– Je ne vais pas risquer la vie de mes soldats et de mon fils pour vous ! Vous devez partir...

Eledhwen avait reçut ces paroles de Thranduil comme un coup de poignard. Fuir... C'est ce qu'elle avait fait pendant toutes ces années. Fuir Sauron, Morgwath, son passé. Tous ces liens qui se rattachaient à ce qu'elle était avant...

Lunaë avait déjà compris : depuis quelques jours elle ne pouvait plus voir Legolas et rôdait aux alentours d'Esgaroth. Elle se rendait fréquemment sur le champ d'entraînement. Un des Elfes, la remarqua et lui proposa de lui enseigner le maniement de l'arc. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque toutes les flèches atteignirent le centre de la cible.

– Je m'appelle Glorfindel, se présenta-t-il, quel est ton nom petite ?

– Je ne suis pas petite, s'indigna Lunaë, j'ai dix ans...

– Et elle est bien plus habile avec un couteau.

La jeune Elfe baissa la tête, et reprit sa mine sombre. Glorfindel s'inclina devant Thranduil.

– Je refuse que tout art guerrier Elfique lui soit enseigné, ordonna le Roi.

– Vous avez peur que je m'en serve, répondit Lunaë effrontée, c'est un peu tard.

– Vous partirez, vous et votre mère demain pour Imladris en compagnie d'Elrond, lui dit-t-il en plantant son regard dans le sien.

Les larmes montaient aux yeux de la petite, elle ne comprenait pas cet acharnement.

– Pourquoi m'éloigner de Legolas ?

– Par votre seule présence vous êtes un danger, tonna-t-il, en plus vous êtes magicienne et vous ne contrôlez pas vos pouvoirs.

Voyant la situation s'envenimer, Glorfindel intervint :

– Sire, je ne vais pas lui apprendre l'art Elfique mais juste vérifier qu'elle a les bases pour faire le voyage jusqu'à Imladris, voyage long et périlleux.

Le Roi accepta d'un grognement. Ainsi durant cette journée, Lunaë se fit un nouvel ami qui fit un peu plus que lui faire réviser ses bases.

oOoOo

Legolas enlaça longuement son amie. Pour le départ de Lunaë, il avait obtenu de son père la permission de lui faire ses adieux. Dans leur adieu, les larmes des deux Elfes se mêlaient sur leurs joues. Lunaë offrit à son ami une rose en cristal, en retour, il lui donna un médaillon en forme de lune.

– Il deviendra bleu en présence d'orcs, lui glissa-t-il au creux de l'oreille.

Elle lui promis de toujours le porter. Legolas essuya les larmes des yeux gris de Lunaë avec une infinie douceur. Son sourire apaisa quelque peu la jeune fille

Lorsque Legolas embrassa Eledhwen, celle-ci lui murmura quelques mots à l'oreille et lui une dague au fourreau d'argent ornés d'étranges runes.

oOoOo

Un craquement, un murmure… Lunaë regarda son médaillon, il était bleu… Des orcs… Avant d'avoir put esquisser un geste, la petite troupe menée par Elrond se retrouvait encerclée.

– Ne bougez pas ! Aucune magie ou c'est la petite qui en pâtira, dit une voix rude.

Lunaë sentit une pointe dans son dos puis une main se posa sur son épaule. Cela la mit hors d'elle, elle en avait assez d'attirer les ennuis. L'orc qui la tenait retira vivement sa main et se mit à hurler : sa main se liquéfiait et devant la troupe abasourdie il s'évapora dans un cri insoutenable. La petite, quant à elleétait en transe, auréolée d'argent et lévitait. Elle quitta son cheval et se dirigea vers sa mère. Un autre orc eut la hardiesse de la toucher. Il périt dans les mêmes souffrances que son compagnon. Les autres, affolés, s'enfuirent sans demander leur reste. La petite Elfe se dirigeait toujours vers sa mère, une force semblait la soulever par les épaules, traînant son corps dans l'air lourd de la forêt de Mirkwood. Elle sortit de transe et s'écroula d'épuisement.

– Que lui est-il arrivé, demanda le Demi-Elfe.

– Elle est jeune, répondit Eledhwen, et ses sentiments ont tendance à engendrer de la magie très puissante.

Trop puissante… Morgwath avait vu juste. A dix ans, pouvoir réaliser ce que sa mère était incapable d'imaginer. Elle deviendra la plus grande magicienne lorsqu'elle aura la sagesse de contrôler ses sentiments et ses pouvoirs.

sSsSs

Peu avant notre arrivée à Imladris, j'informais Elrond de notre séparation, je lui expliquais qu'à nous deux nous attirions trop l'attention du Mordor. Il ne parut pas surprit outre mesure. Je t'abandonnais donc là, sans aucune indication sur qui tu étais réellement. Ce fut la dernière fois que je te vis. J'ai entendu dire que tu avais grandi auprès d'Arwen Undomiel à Imladris puis à Caras Galadhon. Ton caractère belliqueux te fit envoyer face au Roi Thranduil à qui tu donna une sérieuse leçon. J'espère qu'il va bien, il doit avoir changé.

Tu sais que si tu as reçu ce livre de mes mémoires, c'est que j'ai été capturée et que je risque de resombrer…

Avec toute mon affection,

Eledhwen, ta mère qui t'aime malgré les apparences.

Lunaë relut les dernières phrases. Arwen Undomiel, Imladris… Elle se mit à rire en se remémorant la suite de son enfance.


Je sais c'est un peu difficile à comprendre tout de suite mais il faut connaitre les motivations, les concours de circonstance pour comprendre la suite.

Lisy